08 Avr Quelles sont les lésions lombaires provoquées par le tennis ?
La pratique intensive du tennis sollicite fortement le rachis lombaire, en raison des mouvements répétitifs d’extension, de flexion et de rotation. Ces sollicitations peuvent entraîner diverses lésions lombaires, affectant aussi bien les joueurs amateurs que professionnels. Cet article explore les principales lésions du rachis lombaire liées au tennis, les facteurs de risque, les mesures préventives, et présente des exemples de joueurs de haut niveau ayant subi des interventions chirurgicales au dos tout en poursuivant leur carrière au plus haut niveau.
Les lésions lombaires courantes chez les joueurs de tennis
Les mouvements répétitifs et asymétriques du tennis peuvent provoquer plusieurs types de lésions au niveau du rachis lombaire :
- Spondylolyse. Il s’agit d’une fracture de fatigue de la pars interarticularis (lyse isthmique) de la vertèbre, souvent causée par des extensions et rotations répétées du tronc. Une étude menée sur de jeunes joueurs de tennis a révélé une prévalence notable de cette affection, principalement au niveau de la cinquième vertèbre lombaire nommée L5.
- Hernie discale. Les mouvements de flexion et de rotation peuvent entraîner une rupture du disque intervertébral, comprimant les racines nerveuses et provoquant des douleurs irradiantes. Elle est particulièrement fréquente chez les joueurs professionnels en raison de l’intensité de l’entraînement.
- Lombalgie chronique. Les microtraumatismes répétés peuvent conduire à des douleurs lombaires persistantes, souvent liées à des déséquilibres musculaires ou à une dégénérescence discale.
- Spondylolisthésis. Cette affection résulte du glissement d’une vertèbre par rapport à une autre, souvent suite à une spondylolyse non traitée. Ce glissement peut engendrer une instabilité et des douleurs chroniques, parfois nécessitant une intervention chirurgicale.
Facteurs de risque
Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de lésions lombaires chez les joueurs de tennis :
- Technique de jeu. Des gestes techniques inadéquats, notamment lors du service ou du coup droit, peuvent augmenter les contraintes sur la colonne lombaire. Par exemple, un service exagérant l’extension dorsale peut exercer une pression excessive sur les vertèbres lombaires.
- Fréquence et intensité de la pratique. Une pratique intensive sans période de récupération adéquate peut favoriser l’apparition de lésions.
- Âge. Un début de pratique intensive avant l’âge de 10 ans, a été associé à une augmentation du risque de blessures, y compris lombaires.
- Manque de renforcement musculaire. Un déficit de force dans les muscles stabilisateurs du tronc et des jambes peut augmenter les contraintes exercées sur la colonne vertébrale.
Mesures préventives
La prévention des lésions lombaires passe par plusieurs stratégies :
- Échauffement et étirements. Un échauffement adéquat et des étirements ciblés des muscles du tronc et des membres inférieurs peuvent préparer le corps à l’effort et réduire le risque de blessures.
- Renforcement musculaire. Le renforcement des muscles abdominaux et paravertébraux contribue à stabiliser la colonne lombaire et à répartir les charges de manière équilibrée.
- Correction technique. L’apprentissage et le perfectionnement de la technique, notamment lors du service et des coups droits, peuvent réduire les contraintes sur le rachis lombaire.
- Gestion de la charge d’entraînement. Il est essentiel d’adapter la quantité d’entraînement à l’âge, au niveau et à la condition physique du joueur, en incluant impérativement des périodes de repos suffisantes.
Exemples de joueurs de haut niveau opérés du dos
Plusieurs joueurs professionnels ont subi des interventions chirurgicales au niveau du rachis lombaire et ont réussi à revenir à un haut niveau de compétition :
- Gustavo Kuerten. Le joueur brésilien, triple vainqueur de Roland-Garros, a subi plusieurs opérations à la hanche et au dos au cours de sa carrière. Malgré ces interventions, il est parvenu à revenir au plus haut niveau et à remporter des titres majeurs.
- Andy Murray. L’ancien numéro un mondial britannique a subi une opération au dos en 2013 pour enlever un kyste à la colonne vertébrale. Bien que cette intervention ait marqué la fin de sa carrière en simple, Murray a continué à jouer en double, notamment lors des Jeux olympiques de Paris en 2024, où il a atteint les quarts de finale.
- Radek Štěpánek. Le joueur tchèque a été opéré des vertèbres lombaires en 2017. Après une période de convalescence, il a pu revenir sur le circuit professionnel.
Conclusion
La pratique intensive du tennis expose les joueurs à des risques de lésions du rachis lombaire. Une compréhension approfondie des mécanismes lésionnels, associée à des mesures préventives appropriées, est essentielle pour minimiser ces risques. Les exemples de joueurs de haut niveau ayant subi des interventions chirurgicales au dos et ayant poursuivi leur carrière témoignent de la possibilité de revenir à un haut niveau de jeu avec une prise en charge adaptée.