Quels sont les symptômes du spondylolisthésis lombaire ?
Tous les types de spondylolisthésis peuvent aboutir aux mêmes symptômes, qu’elle qu’en soit la cause.
Le symptôme essentiel est la douleur.
Elle peut être soit rachidienne, soit neurologique.
Cependant, dans la majorité des cas, ces douleurs sont absentes ou peu présentes et cette pathologie est longtemps bien toléré.
De nombreux patients n’ont jamais recours à une intervention, que le diagnostic soit effectué dans l’enfance et dans l’adolescence. D’autres n’ont tout simplement jamais connaissance de leur pathologie.
Il faut tenir un discours rassurant sur la fréquence de cette atteinte et de sa prise en charge mais bien expliquer au patient l’éventail des traitements disponibles avec une estimation individuelle de la balance bénéfice/risque.
Syndrome douloureux rachidien
Des douleurs lombaires sont souvent présentes mais n’ont pas de caractère spécifique de cette pathologie.
Le plus souvent, elles sont d’horaire mécanique, c’est à dire qu’elles vont s’aggraver avec les efforts et être soulagées par le repos.
Parfois, elles peuvent présenter une composante inflammatoire, c’est à dire occasionner des réveils nocturnes et un dérouillage matinal. Cela se produit notamment lorsque disques s’usent avec une inflammation, que l’on peut mettre en évidence sur une IRM (signe Modic 1).
Syndrome postural avec une cyphose lombosacrée
Cela s’observe essentiellement dans les glissements vertébraux très évolués. Une bosse peut apparaître en bas du dos, au milieu, et correspond au glissement de la vertèbre.
Syndrome neurologique
Les douleurs des membres sont en général les premiers symptômes amenant le patient à consulter.
Les vertèbres ont en effet un rôle de protection des éléments neurologiques mais lorsque ces vertèbres bougent trop entre elle, les nerfs peuvent se retrouver comprimer par un phénomène de cisaillement.
Plusieurs mécanismes contribuent à la survenue de ces douleurs neurologiques :
- le glissement vertébral: il entraîne un effet “coupe-cigare”, rétrécissant ainsi le canal rachidien qui chemine au milieu des vertèbres
- l’instabilité vertébrale : le glissement est soit fixe soit mobile. Dans ce dernier cas, parle alors d’instabilité rachidienne. Cela explique que les examens comme le scanner et l’IRM réalisées en position couchée peuvent parfois être faussement rassurants sur le degré de rétrécissement du canal rachidien
- le rétrécissement du canal lié à des hernies discales, à un épaississement des ligaments lié à l’âge, à une arthrose des articulations postérieures avec le développement de “becs de perroquets.”
La symptomatologie la plus caractéristique correspond à une claudication neurogène intermittente. Elle associe des douleurs et une faiblesse des membres inférieurs, apparaissant souvent lors de la marche et disparaissant lors de l’arrêt de l’effort. Ces douleurs entraînent une diminution du périmètre de marche ( aussi appelé rayon d’action).
Les patients s’arrêtent en général régulièrement, attendent que ces douleurs et ces engourdissements disparaissent, puis reprennent leur marche.
La position penchée en avant ouvre le canal et soulage souvent les patients (signe du Caddie). De façon similaire, les douleurs sont en général absentes en vélo grâce à la position penchée sur le guidon. Ceci est tout à fait caractéristique et bien des patients ne peuvent plus marcher quelques centaines de mètres mais peuvent faire plusieurs dizaines de kilomètres à vélo sans aucune difficulté.
Au cours de l’évolution de la maladie, on peut observer de façon isolée ou associée :
- des douleurs radiculaires (à type de sciatalgie ou de cruralgie),
- une perte de sensibilité des membres inférieurs
- une faiblesse temporaire ou permanente permanente, partielle ou complète d’un groupe musculaire (dérobements du genou, accrochage du pied à la marche ou dans les escaliers appelé steppage, difficulté à marcher sur la pointe ou les talons)
- un syndrome de la queue de cheval ( avec des troubles urinaires, des fuites de gaz ou de selles, une impuissance ou une insensibilité du périnée)
L’apparition d’une paralysie ou d’un syndrome de la queue de cheval est en général très tardif mais nécessite de consulter dans les délais les plus brefs pour décomprimer le nerf.
Le plus souvent, l’évolution est lente et insidieuse et les patients ne se réveillent jamais un matin paralysés.
Comment s’effectue le diagnostic de spondylolisthésis lombaire ?
Diagnostic clinique
L’examen clinique reste peu spécifique en dehors des glissements extrêmes et finalement il va essentiellement s’attacher à rechercher des complications de la pathologie, qu’elles soient :
- rachidiennes: raideur, douleur à la palpation ou à la mobilisation du dos
- neurologiques: faiblesse des jambes, troubles de la marche, insensibilité, troubles sphinctériens
Quels examens sont nécessaires ?
Les examens complémentaires restent essentiels dans le diagnostic de cette pathologie puisque le glissement de vertèbre est un diagnostic défini par l’imagerie.
La clinique ne suffit pas à affirmer le diagnostic.