Les signes sensitifs
Ils peuvent prendre plusieurs formes comme par exemple des fourmillements, une insensibilité de la peau avec une sensation de carton, des crampes,…
Les signes moteurs
Ils sont liés à une compression majeure des fibres motrices du nerf et sont considérés comme un signe de gravité. S’ils sont sévères d’emblée ou s’ils évoluent depuis longtemps, des séquelles définitives sont possibles.
Les déficits habituellement observés sont :
- une atteinte du muscle psoas: impossibilité de lever la cuisse en position assise, difficulté à sortir de la voiture, nécessité de soulever sa cuisse avec sa main pour rentrer dans le lit ou dans la voiture, …
- une atteinte du quadriceps: dérobements du genou, instabilité, chute à la montée ou à la descente des escaliers qui se fait marche à marche, nécessité d’utiliser la rampe,…
- une atteinte des muscles releveurs du pied et de la cheville: le pied ne se relève plus Le patient présente une démarche de steppage (atteinte du jambier antérieur). Il doit soulever le genou du côté paralysé pour que le pied n’accroche pas le sol et ne traîne pas. Dans les déficits plus faibles, le patient ne peut plus marcher sur les talons et l’avant du pied claque en marchant. Le pied accroche les tapis, les trottoirs et les marches d’escaliers.
Les orteils ne se relèvent plus de manière symétrique.
Les muscles latéraux sont affaiblis et les entorses sont fréquentes.
- une atteinte des muscles extenseurs de traduit par une atteinte du triceps.
La marche sur les talons est impossible ou difficile.
Le triceps sert à courir mais aussi à s’arrêter brutalement, c’est à la fois un muscle propulseur et un muscle freinateur.
Le testing moteur fait par votre médecin est un testing analytique en chaîne ouverte, c’est à dire que l’examen se fait muscle par muscle. Il permet la cotation de 0 à 5 de la force pour quantifier le déficit initial et suivre la récupération.
Cependant, il est beaucoup moins sensible aux déficits faibles que la marche ou la course qui imposent à chaque pas un impact de plusieurs fois le poids du corps.
Si vous marchez sans aucune difficulté sur la pointe des pieds et sur les talons, si votre genou ne se dérobe pas en marchant, c’est qu’il n’y a pas d’atteinte déficitaire.
- les troubles vésico-sphinctériens sont des signes de gravité extrême et constituent une urgence chirurgicale.
Le périnée est endormi avec des fuites d’urine et de selles ainsi qu’une difficulté à retenir les gaz.
Ces signes sont regroupés sous le terme de syndrome de la queue de cheval et nécessitent de consulter en urgence.
Comment évolue une hernie discale lombaire ?
Le traitement médical est efficace le plus souvent. Une hernie discale exclue va par exemple être digérée par l’organisme dans près de 90% des cas dans les 3 premiers mois, donc le traitement de la douleur et la surveillance constituent l’approche initiale en l’absence de complication grave.
L’hernie ne rentre pas dans le disque mais rétrécit en se déshydratant ou en étant digérée par l’organisme.
Avec le temps, le disque poursuit son vieillissement et se dessèche.
Parfois, ces hernies peuvent persister et donner des douleurs lombaires chroniques, c’est à dire de plus de 3 mois.
L’intervention chirurgicale ne constitue jamais le traitement de première intention sauf en cas de complication neurologique avec une paralysie ou de syndrome de la queue de cheval.
Diagnostic
Quel est l’examen clinique d’une hernie discale lombaire ?
L’examen clinique va s’attacher à :
- déterminer l’origine de la lombalgie
- évaluer les conséquences sur la mobilité
- rechercher en cas de sciatique ou cruralgie associés un éventuel de déficit sensitif, moteur ou de troubles vésico-sphinctériens.
- rechercher une autre pathologie qui peut aussi donner des douleurs lombaires ou neurologiques (signes d’infection, antécédents de cancer, ..)
L’examen clinique commence par une analyse de la statique et de la marche. Une position antalgique en baïonnette, une boiterie ou un accrochage du pied sont des éléments essentiels à repérer.
L’examen du dos va s’astreindre à rechercher une raideur ou une tension musculaire (syndrome rachidien).
Une étude neurologique de chaque groupe musculaire est nécessaire pour éliminer une faiblesse.
Le patient marche ensuite sur les pointes et sur les talons puis essaye de se relever sans aide d’une position accroupie, pour rechercher une faiblesse même modérée. Ces tests peuvent être effectués au domicile par le patient lui-même dans un contexte de surveillance.
L’examen des hanches est obligatoire. Une arthrose de hanche non traitée peuvent être la cause d’un vieillissement prématuré du dos car la perte de mobilité sollicite alors directement la colonne lombaire.
Quels sont les examens d’imagerie à effectuer ?
Le diagnostic de certitude d’une hernie discale lombaire nécessite impérativement un scanner ou une IRM.
Cependant, ces examens ne sont pas fait d’emblée compte tenu de la fréquence de cette pathologie qui répond en général bien au traitement médical.
Cela dépend de la présentation de la pathologie (évolution lente ou rapide, intensité des douleurs, paralysie associée, facteurs déclenchants …).
Dans le cas d’une douleur lombaire récente, avec un facteur déclenchant identifié (port de charge par exemple), soulagée par les antalgiques et les anti-inflammatoires, chez un patient jeune et sans antécédents, il n’est pas obligatoire de faire tout de suite une imagerie.
Le diagnostic le plus probable est alors celui d’une hernie ou d’une protrusion discale et le traitement ne sera pas modifié par le résultat de ces examens précoces.
Dans les autres cas, une imagerie est nécessaire car elle va permettre de confirmer avec certitude le diagnostic pour proposer au patient un protocole thérapeutique personnalisé.
Ces examens sont centrés sur le rachis lombaire.
La radiographie est recommandée en première intention mais en pratique elle est peu informative. On ne voit pas une hernie discale sur une radiographie.