Quelles sont les indications d’une laminectomie lombaire ?
La prise en charge chirurgicale d’une sténose lombaire discale lombaire répond avant tout à la présence d’une symptomatologie sciatique ou crurale réfractaire au traitement médical bien conduit ou associée à la survenue d’une complication neurologique.
La claudication neurogène est une symptomatologie caractéristique de la sténose lombaire.
Les indications d’une prise en charge chirurgicale d’une sténose lombaire sont donc :
- une limitation du périmètre de marche avec l’obligation de s’arrêter régulièrement lors de la marche (claudication).
- une sciatique ou une cruralgie qui ne cèdent pas malgré un traitement médical et infiltratif
- une sciatique ou une cruralgie dont la douleur n’est pas contrôlée avec des médicaments (hyperalgique)
- une sciatique ou une cruralgie associée à une faiblesse ou à une paralysie
- un syndrome de la queue de cheval (incontinence urinaire ou fécale, insensibilité du périnée, troubles érectiles,…)
Quels sont les risques de l’intervention chirurgicale de laminectomie lombaire ?
Les risques de ce type d’intervention sont étroitement liés à la fragilité des nerfs dont s’occupe le chirurgien du rachis.
Comme toute intervention chirurgicale, le risque principal et celui d‘infection nosocomiale. Des bactéries sont normalement présentes sur la peau du patient (flore cutanée) et peuvent s’immiscer à l’intérieur de l’organisme par la cicatrice. Ces infections sont traitées par une courte intervention chirurgicale pour nettoyer la cicatrice puis par un protocole d’antibiothérapie.
Dans de rares cas, cette infection peut se communiquer au disque et il s’agit alors d’une spondylodiscite. Cette pathologie nécessite un traitement antibiotique d’environ 6 semaines avec la mise en place d’un corset. Fort heureusement, il s’agit d’une situation exceptionnelle.
En pratique les infections nosocomiales sont rares lors de la prise en charge chirurgicale de hernie discale lombaire et les techniques mini-invasives diminuent encore le taux d’infection, en limitant les lésions musculaires liées à la voie d’abord.
Le risque le plus inquiétant, spécifique à la chirurgie du rachis, est l’atteinte neurologique.
Les nerfs sont fragiles, souvent lésés par une compression osseuse ou discale préalable à l’intervention chirurgicale. L’opérateur manipule ces nerfs pour venir les dégager et les libérer de leur compression.
Parfois, une lésion neurologique d’étirement peut survenir et être responsable d’une faiblesse qui est transitoire dans la majorité des cas.
Un hématome peut venir se constituer après l’intervention et comprimer les nerfs. Cela nécessite un diagnostic rapide et une reprise en charge chirurgicale en urgence afin d’éviter la survenue d’éventuelles séquelles.
Dans des cas exceptionnels, cette atteinte neurologique motrice peut-être définitive.
Des complications à type de paralysie complète sont rarissimes mais se doivent comme tout risque chirurgical, même de survenue exceptionnelle, d’être mentionné et expliqué au cours des consultations préopératoires.
Fort heureusement, il s’agit en pratique d’interventions chirurgicales de réalisation courante qui donnent habituellement d’excellents résultats, dans la limite d’éventuelles micro lésions radiculaires d’ores et déjà constituées.
La brèche durale correspond à une effraction des méninges (l’enveloppe qui contient les nerfs) dans la colonne vertébrale pendant l’intervention chirurgicale.
Cette enveloppe de 3 feuillets dont l’externe est appelée dure-mère est fragile. Elle est bien souvent adhérente à l’hernie discale ou à l’os. Il s’agit d’un événement qui concerne environ 4 à 6 % de l’ensemble des chirurgies du rachis et qui n’est donc pas considéré spécifiquement comme une complication chirurgicale mais plutôt comme un événement intercurrent.
Lorsqu’une brèche survient, un peu de liquide dans lequel baigne les nerfs, appelé liquide céphalo-rachidien, peut s’écouler sans gravité.
Le chirurgien ferme cette brèche avec de la colle biologique, après l’avoir éventuellement suturée avec un fil très fin.
Cela implique essentiellement pour le patient de rester allongé pendant 48 heures après l’intervention chirurgicale pour laisser la colle venir reboucher cette effraction de la dure-mère.
Dans de rares cas, le liquide peut continuer à s’écouler et venir former un méningocèle, ce qui peut nécessiter une nouvelle intervention chirurgicale pour fermer cette brèche résiduelle.
Ceci est un événement globalement rare dans l’ensemble des chirurgies de la colonne vertébrale.
D’autres risques ne sont pas spécifiques à la chirurgie du rachis : les risques liés à l’immobilisation, comme la constitution d’une phlébite ou d’une embolie pulmonaire.
Quelles sont les limites d’une chirurgie de laminectomie lombaire ?
La laminectomie lombaire permet de décomprimer les nerfs du canal rachidien. Elle trouve cependant ses limites lorsque l’écrasement des nerfs est très sévère et très latéral, et qu’il faut parfois retirer une articulation postérieure pour obtenir une libération satisfaisante. C’est une arthrectomie.
Dans ce cas, le chirurgien est obligé d’effectuer une stabilisation de la colonne vertébrale, en y associant une ostéosynthèse ou une arthrodèse rachidienne.
Cette instabilité vertébrale pourrait être à l’origine, dans les semaines où les mois qui suivent l’intervention, d’une réapparition des douleurs radiculaires.
De la même façon, s’il existe avant l’intervention chirurgicale une instabilité rachidienne ou une déformation telle qu’une scoliose ou un spondylolisthésis, il est nécessaire d’accrocher entre elles les vertèbres qui vont bénéficier d’une laminectomie lombaire.
Pour plus d’information, consultez la page de l’arthrodèse lombaire par voie antérieure.
Quelle est la rééducation post-opératoire ?
Nous vous invitons à consulter la section Rééducation postopératoire de l’arthrodèse lombaire par voie antérieure pour davantage d’informations.
Résumé du calendrier préopératoire et postopératoire
Avant l’intervention
- Consultation avec le chirurgien pour caractériser la pathologie et définir la prise en charge chirurgicale
- Consultation avec l’anesthésiste et formalités administratives (réservation de la chambre, consentement à l’intervention, dossier mutuelle)
- Anticiper l’achat des médicaments et du matériel de pansements, les rendez-vous avec l’infirmière et le kinésithérapeute.
- Vérifier son dossier d’hospitalisation (examens radiologiques et bilan sanguin)
L’intervention chirurgicale
- Hospitalisation le matin de l’intervention puis sortie au bout de deux à quatre jours.
Après l’intervention
- Retour au domicile le plus souvent en véhicule personnel, si nécessaire en taxi conventionné ou ambulance
- Anticiper la douleur en prenant des antalgiques (pendant au moins 24 heures)
- Arrêt de travail d’une durée ajustable en fonction des phénomènes douloureux (variable selon la sévérité de la fracture, la douleur résiduelle, l’exposition du métier aux efforts physiques et les temps de trajets)
- Début de la rééducation 3 à 4 semaines après l’intervention
- Première consultation de contrôle au bout de 4 à 6 semaines.
- Reprise progressive du sport après le troisième mois