La prise en charge débute par du repos, des antalgiques, des anti-inflammatoires et éventuellement de la rééducation fonctionnelle. Elle est initiée par le médecin généraliste, le médecin rééducateur, le rhumatologue et le kinésithérapeute.
L’arrêt de toute activité physique est déconseillé mais il faut bien évidemment ne pas forcer et savoir respecter les phénomènes douloureux qui sont aussi des signes d’alerte. Des infiltrations rachidiennes peuvent aussi aider à passer un cap douloureux sans permettre toutefois de traiter la cause de la douleur.
Des examens complémentaires sont indiqués en cas d’absence d’amélioration rapide.
Ce bilan initial est habituellement effectué par le médecin généraliste ou par le rhumatologue. Il peut comporter le plus souvent des radiographies, un scanner ou une IRM.
Les causes de lombalgies sont nombreuses et variées ( fracture-tassement ostéoporotique, arthrose, hernie ou protrusion discale, spondylolisthésis lombaire, scoliose, lyse isthmique ou encore spondylolisthesis.).
Les examens complémentaires doivent être interprétés avec prudence et expertise. Il est normal d’observer des signes d’usure sur une colonne vertébrale au-delà d’un certain âge, sans que ceux-ci ne doivent être considérés comme étant pathologiques.
Les interventions chirurgicales restent finalement assez rares dans le cadre de douleurs lombaires isolées, surtout si les lésions dégénératives sont étendues sur plusieurs niveaux.
Deux grands types d‘interventions peuvent être proposées :
- soit les arthrodèses afin de fixer les vertèbres malades,
- soit les prothèses discales ou inter épineuses pour garder la mobilité en soulager le niveau vertébral malade.
Les prothèses discales lombaires sont les implants qui intéressent ce chapitre.
Quel est l’objectif d’une prothèse discale lombaire ?
Une prothèse discale lombaire est une alternative thérapeutique à l’arthrodèse (blocage de deux vertèbres) en cas de vieillissement d’un seul disque, idéalement sans sciatique associée.
Une hernie discale lombaire responsable d’une sciatique sans atteinte inflammatoire des vertèbres adjacentes n’est habituellement pas une indication à la mise en place d’une prothèse discale lombaire. L’intervention habituelle de discectomie mini-invasive permet le plus souvent de traiter le conflit disco radiculaire avec un excellent résultat fonctionnel. Le taux de récidive d’hernie discale est assez rare (5%). Un changement complet du disque n’est donc pas nécessaire.
Deux vertèbres sont unies par un disque intervertébral en avant et un complexe disco-ligamentaire et des muscles en arrière. La douleur lombaire chronique peut provenir de chacun de ces éléments anatomiques, atteignant un seul ou plusieurs étages, notamment dans le cadre d’une arthrose évoluée.
Les douleurs chroniques causées par des ligaments, des muscles ou des tendons n’ont jamais de réponse chirurgicale.
La chirurgie de la lombalgie chronique s’adresse uniquement aux douleurs causées par les os, les disques ou par les articulations postérieures.
L’intervention de référence est la chirurgie d’arthrodèse vertébrale. Celle-ci sera toujours proposée lorsqu’il existe une instabilité des vertèbres comme un spondylolisthésis par lyse isthmique.
Une arthrodèse lombaire est une fusion entre deux vertèbres adjacentes, elle permet dans certains cas de traiter très efficacement les lombalgies chroniques. La fusion est obtenue par l’adjonction d’os (greffe) entre deux surfaces osseuses avivées, les vertèbres sont immobilisées par des vis, des tiges ou des cages pour redonner de la hauteur au disque pincé.
Une arthrodèse va donc immobiliser le disque mais aussi les articulations postérieures et ne sera donc pas un traitement spécifique de la discopathie dégénérative.
Par ailleurs, cette arthrodèse rigidifie une partie de colonne vertébrale. Le patient continue à se mouvoir normalement, au détriment des disques adjacents hyper sollicités. Cela les expose à un vieillissement précoce.
L’alternative est donc de traiter chirurgicalement la douleur discale sans bloquer les vertèbres : c’est le rôle de la prothèse discale lombaire.
Cependant, une chirurgie centrée seulement sur le disque lombaire dans le cadre d’une lombalgie n’a de sens que si le chirurgien a pu prouver que la douleur venait uniquement de ce disque.
S’il existe une autre cause que le disque à la douleur lombaire, la prothèse n’est pas une solution adaptée.
Les prothèses discales lombaires s’adressent donc uniquement aux patients souffrant de douleurs lombaires liées exclusivement au disque, c’est à dire souffrant d’une lombalgie discogénique.
Le vieillissement discal est appelé discopathie dégénérative. Il s’observe parfois chez des jeunes adultes ou des adolescents qui peuvent aussi souffrir de lombalgies, d’hernies discales ou de sciatiques.
Une douleur lombaire chez un adulte jeune peut aussi être liée à un vieillissement vertébral précoce dans le cadre d’une anomalie mécanique, comme ’une lyse isthmique avec un spondylolisthésis. Cette situation n’est cependant jamais adaptée à la mis en place d’une prothèse discale lombaire.
On distingue plusieurs aspects de la discopathie dégénérative :
- le pincement, la protrusion, la fissure ou l’hernie discale
- une inflammation du disque et des vertèbres adjacentes (Modic 1)
- un remaniement graisseux ou scléreux de la vertèbre (Modic 2 et 3)
- des becs d’arthroses (ostéophytes)
- des trous (micro- ou macro- géodes)
La seule technique fiable disponible pour traiter un disque malade avant les années 1980 était l’arthrodèse.
Son inconvénient est qu’elle fait redouter, notamment chez les sujets jeunes, une dégradation précoce des disques mitoyens en raison du report de contraintes mécaniques qu’elle engendre.
Les prothèses discales lombaires ont pris leur essor au début des années 1980, avec pour objectif d’être une alternative fiable à l’arthrodèse lombaire, en protégeant les niveaux adjacents d’un vieillissement trop précoce.