Quelles sont les suites opératoires habituelles d’une laminectomie cervicale ?
La douleur est le facteur essentiel conditionnant les suites opératoires. Lors de l’intervention, un puissant anesthésique local est injecté dans les muscles et sous la peau afin d’inhiber la douleur pendant les premières heures. Les médicaments par les veines puis par voie orale prennent rapidement le relais.
Le patient est levé le jour même de l’intervention, sous couvert d’un collier cervical mis en place à visée antalgique. Celui-ci n’est le plus souvent pas nécessaire en position assise ou allongée. La durée de mise en place du collier dépend des douleurs et de la solidité de l’os si du matériel a été mis en place.
Un drain redon (petit tuyau) est mis lors de l’intervention pour éviter qu’un hématome se forme. Dès que le saignement diminue, celui-ci est retiré. La sortie au domicile peut donc être envisagée et le retour se fait soit en ambulance, soit en véhicule personnel.
Une visite de contrôle est prévue 4 à 6 semaines après l’intervention. Dans l’intervalle, un arrêt de travail est prescrit et les longs trajets en voiture doivent être proscrits. Il n’est pas possible de reprendre immédiatement la conduite.
La marche est autorisée, si possible au début par périodes de 20 minutes plusieurs fois par jour pour fractionner les efforts. Les escaliers sont autorisés et la position assise est libre.
Quels sont les risques de cette intervention ?
Les complications de ce type d’intervention sont rares mais se doivent d’être clairement expliquées au patient, même en cas de survenue exceptionnelle.
- La douleur cutanée ou musculaire au niveau de la cicatrice et de la voie d’abord :
L’ouverture même minime des muscles provoque toujours un petit saignement et parfois la cicatrice peut gonfler. La situation rentre toujours dans l’ordre et il n’y a pas lieu de s’inquiéter en l’absence d’écoulement, de fièvre ou de douleur minime calmée par les antalgiques simples.
- Les infections nosocomiales :
Comme toute intervention chirurgicale, le risque d’infection nosocomial existe. Il est lié le plus souvent à des bactéries qui sont présentes sur la peau du patient et qui pénètrent par la cicatrice. Ces infections sont donc très majoritairement superficielles qui ne vont pas au contact du matériel.
En cas de doute, il est fondamental de ne pas prendre d’antibiotique, même en crème, avant d’avoir contacté votre chirurgien.
- Les complications neurologiques :
L’abord chirurgical expose la moelle épinière. Un risque neurologique sur la moelle épinière existe et peut aboutir dans les cas les plus graves à une tétraplégie, temporaire ou définitive, avec des troubles vésico-sphinctériens. Il s’agit d’une complication exceptionnelle, surtout avec une surveillance électrique par potentiels évoqués moteurs.
D’autres complications à type de déficit moteur ou sensitif peuvent aussi survenir, comme dans toute intervention de chirurgie de colonne vertébrale.
Par exemple, il est occasionnel d’observer une aggravation transitoire d’une souffrance médullaire lors de la libération. Lorsque la moelle épinière est comprimée, il existe une dévascularisation qui se traduit par des “taches blanches” sur l’IRM. On appelle cela la myélopathie. Une fois libérée, le sang revient à plus haut débit dans la moelle épinière et peut créer ce qu’on appelle des “lésions de reperfusion”, pouvant donner une aggravation neurologique transitoire, même en l’absence de toute complication pendant le geste opératoire. Ces troubles sont habituellement régressifs. Cette complication potentielle ne doit en revanche pas s’opposer à la programmation d’un geste chirurgical car l’évolution sans traitement d’une compression médullaire est habituellement toujours plus dramatique.
Les arthrodèses ont pour objectif de coller les vertèbres entre elles. La greffe est faite d’os naturel ou synthétique et va venir coller entre elles les vertèbres de façon définitive, lorsque l’os du patient viendra coloniser cette greffe. Elle est complétée de vis et de tiges pour tenir l’os le temps que la greffe prenne.
C’est un processus long qui dure parfois 12 à 18 mois. La reprise des activités est cependant beaucoup plus précoce et se fait en règle générale au bout de 2 à 3 mois.
Parfois, l’os du patient n’arrive pas à coller entre elles les deux vertèbres, on parle alors de pseudarthrose.
Une nouvelle intervention chirurgicale peut-être nécessaire pour gratter à nouveau les vertèbres et mettre en place une nouvelle fois de la greffe. Ce type de greffe n’est pas comparable à une greffe de rein ou deux fois dans la mesure où il n’y a pas de rejet immunologique.
Le tabagisme est un facteur de risque important de pseudarthrose en diminuant le taux d’oxygène dans le sang.
La formation de caillots sanguins au niveau des jambes est une complication habituelle après la chirurgie. S’ils se détachent, ils peuvent se déplacer vers les poumons et causer une embolie pulmonaire. Le port de bas de contention et la marche sont donc recommandés après l’intervention, avec parfois la prescription de piqûres d’anticoagulants au retour au domicile.
Hospitalisation la veille ou le matin de l’intervention puis sortie habituelle au bout de 2 à 3 jours.