Qui peut bénéficier d’une infiltration ?
La plupart des patients peuvent bénéficier d’une infiltration sans risque majeur.
Certaines patients ne sont pas de bons candidats pour les injections dans la colonne vertébrale. Ceux-ci incluent des personnes avec :
- une infection cutanée au site de ponction de l’aiguille
- des troubles de la coagulation ou une anticoagulation médicamenteuse (Préviscan, Xarelto,…)
- une hypertension artérielle non contrôlée ou un diabète non contrôlé
- une allergie aux produits de contraste, aux anesthésiques ou aux stéroïdes
- les patients déjà été opérés du rachis lombaire (notamment pour les infiltrations épidurales lombaires par voie inter-lamaire mais pas pour les infiltrations par la voie du hiatus sacro-coccygien)
Quelles sont les pathologies de la colonne vertébrale qui peuvent nécessiter une infiltration?
Les infiltrations sont très utiles dans la prise en charge des pathologies douloureuses:
- osseuse: inflammatoires, dégénératives, ..
- articulaire: usure avec douleurs mécaniques ou inflammatoires
- discale: hernie, fissure, protrusion
- musculaire, ligamentaire ou tendineuse mais cela concerne surtout la pratique des rhumatologues ou des médecins du sport.
Une infiltration peut être prescrite par exemple en cas de douleurs cervicales ou lombaires, de sciatique ou cruralgie, de névralgie cervico-brachiale, de difficultés à marcher (claudication neurogène), ….
Les causes peuvent être par exemple:
– une sténose lombaire
– une hernie discale cervicale ou lombaire
– une arthrose lombaire
– un spondylolisthésis (glissement d’une vertèbre par lyse isthmique ou discopathie dégénérative)
– une scoliose dégénérative de l’adulte
– ….
Vers quel médecin se diriger pour une infiltration ?
Il existe deux grands types de réalisation techniques d’infiltrations rachidiennes : celles réalisées sous contrôle radiographique ou scanographiques et celles effectuées par un médecin au cabinet sans imagerie de contrôle.
Ces dernières sont souvent des infiltrations musculaires qui vont permettre de lever une contracture ou plus rarement épidurales inter-lamaires. Elles sont habituellement réalisées par un rhumatologue ou par un médecin du sport au cabinet.
Les radiologues notamment, et certains rhumatologues, réalisent les infiltrations de la colonne vertébrale avec l’aide d’un appareil de radiologie (radioscopie ou scanner).
Elles se font le plus souvent sur la base d’une prescription par un rhumatologue, un médecin du sport, un chirurgien orthopédiste, un neurochirurgien ou bien un médecin généraliste à l’aise avec ce type de techniques.
Ces techniques permettent de contrôler avec précision la position de l’aiguille et de voir où le produit injecté (le corticoïde) va diffuser. Ces infiltrations sont dites “radioguidées”.
Toutes les infiltrations peuvent être réalisées par cette méthode (intra discales, cervicales, articulaires postérieures, …. etc..).
Que dois-je ramener au médecin le jour de l’infiltration ?
Il est nécessaire de ramener au médecin radiologue tous les examens réalisés : scanner, IRM, radiographies.
Le radiologue a besoin de toutes les informations disponibles sur l’imagerie existante pour guider précisément son geste en toute sécurité.
Il faut signaler toute prise d’anti coagulants ou d’aspirine qui contre indiquerait le geste au risque de provoquer un hématome.
Comment se déroule l’infiltration ?
Les injections dans la colonne vertébrale qui nous concernent ici sont effectuées sous contrôle radiographique: radioscopie ou scanner.
Il n’est pas nécessaire d’être à jeun et il faut prévoir 2 à 48h de repos après l’infiltration. Il est recommandé de se faire accompagner et de ne pas prévoir de repartir en conduisant.
Le patient est allongé sur une table de radiographie.
Un anesthésique local est utilisé pour insensibiliser la zone à traiter, de sorte que l’inconfort soit minimal pendant toute la procédure. Le patient reste éveillé et conscient pendant l’injection pour informer le médecin.
Un produit de contraste liquide (“colorant”) est injecté au début de la procédure. Si ce produit contraste ne s’écoule pas au bon endroit, l’aiguille est repositionnée.
Le corticoïde est ensuite injecté au niveau de la zone cible.
La procédure dure habituellement entre 15 à 45 minutes.
La plupart des patients peut de lever et marcher immédiatement après. Après une courte surveillance, il est possible de quitter le cabinet de radiologie.
La douleur autour du site d’injection peut être soulagée en utilisant de la glace et en prenant un analgésique léger.
Quels sont les produits injectés ?
Les médicaments injectés sont :
– des corticoïdes: triamcinolone, la méthyl-prednisolone, la dexaméthasone
– un agent anesthésique( la lidocaïne ou la bupivacaïne)
– un produit de contraste (repérage) comme le iopamidol (iode)
Quelle est l’efficacité des infiltrations ?
Les infiltrations sont assez souvent très efficaces avec une diminution partielle ou totale de la douleur.
L’efficacité peut être permanente ou temporaire, le plus souvent de quelques semaines à quelques mois.
En cas de récidive douloureuse une à deux injections supplémentaires peuvent être proposées, généralement avec un intervalle de 1 à 4 semaines. Les injections sont effectuées en parallèle d’un programme de rééducation pour renforcer les muscles du dos et prévenir les futurs épisodes de douleur.
Chez certains patients, les infiltrations sont inefficaces et n’apportent aucun soulagement. Chaque patient peut répondre différemment à un même traitement.
Quelles sont les complications potentielles ?
Ce geste est généralement très bien toléré avec un faible risque de complications. Les complications graves sont exceptionnelles et concernent surtout les infiltrations cervicales ou les infiltrations foraminales ou inter lamaires chez des patients déjà opérés.
Dans les heures et jours qui suivent, peuvent être observés:
- une recrudescence des douleurs lombaires ou au point de ponction
- une infection, le risque est extrêmement faible compte tenu des précautions. Si de la fièvre, un gonflement articulaire et des douleurs apparaissent il convient de consulter immédiatement votre médecin généraliste ou de vous rendre à l’hôpital sans prendre d’antibiotiques
- une décompensation transitoire d’un diabète
- un saignement au point de ponction (la survenue d’un hématome est rare)
- une réaction allergique au produit de contraste.
- des maux de tête (céphalées) ou des nausées en cas de fuite de liquide céphalo-rachidien (syndrome post ponction-lombaire).
Les effets secondaires courants des corticoïdes comprennent:
– augmentation de l’appétit
– nausées
– diarrhée
– augmentation de la glycémie
– insuffisance surrénalienne
– ostéoporose
….
Que dois-je signaler à mon médecin avant le geste ?
Il est nécessaire de signaler :
- un risque de grossesse ou une grossesse en cours
- -les antécédents allergiques (produit de contraste , ..)
- un diabète déséquilibré ou une hypertension non contrôlée
- la prise d’un traitement anticoagulant ou d’aspirine
- une poussée de fièvre ou une infection récente
Le médecin qui a réalisé l’infiltration reste habituellement joignable en cas de complications.